Bienvenue à la Maegisteria ! |
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Sylvan Karov Admin
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| Sujet: Home sweet home 20.09.18 14:28 | |
| Un mois. Telle était la durée des vacances à la Maegisteria. Les élèves étaient renvoyés chez eux, les professeurs également. A part si bien sûr ils n’avaient nul part où aller. Le mage lui avait préféré revenir sur ses terres. D’une part pour régler quelques affaires d’héritage, d’autre part pour faire marcher les quelques contacts qui lui restait. Des grandes mégalopoles de l’ancien monde une seule vivait encore. Partagé entre les fières flèches des universités, des frontons coûteux des guildes de marchand, des enseignes passées des tavernes et des ruines rafistolés de la vieille ville Berlin renommée Kongruenzstadt apparaissait comme le modèle même de la tolérance. Sa situation centrale en Europe attirait toutes les races, tous les espoirs mais également les plus gros soucis du nouveau monde. La cité s’étendait sur de nombreuses contrées et sa puissance ne faisait aucun doute. C’est dans cette ambiance qu’avait progresser le seul héritier de la famille Karov, ultime détenteur des routes commerciales de Mythril d’Europe de l’ouest. Sylvan y était pour une toute autre raison. Les faubourgs de la ville abritait les plus gros réseaux clandestins de cette partie du monde. Caché au yeux de la populace se tirait les ficelles d’un monde en construction. Ces pérégrinations avaient portées leurs fruits. La presse à scandale pour adolescents en manque de sensations fortes avait été heureuse de surprendre un chasseur de mage noir en ville, la presse spécialisée se faisait du soucis pour l’hypothétique court du minerai que cachait cette visite de courtoisie et la pègre comptait ses morts et blessés. Pas de doute, nous étions revenu au bon vieux temps. *** Voyageant léger le mage passait le lourd portail de la Maegisteria. S’arrêtant après quelques mètres sur l’allée il prit une grande inspiration. L’air de chez sois à toujours une saveur différente. Il avait troqué son lourd cuir désormais inutilisable contre un manteau de toile plutôt légère de couleur sombre. Les pans du tissu frappait ses mollets à chacun de ses pas mais il semblait beaucoup plus leste qu’à son départ. Les rides creusées par sa folle nuit avec Ingrid étaient moins impressionnantes et les quelques cheveux gris dans sa tignasse étaient naturelles cette fois ci. A vrai dire il était heureux de revenir ici. Le jardinier lui fit un grand salut quand il le vit remonter l’allée et il répondit franchement avant de rentrer dans le bâtiment. Sa destination était déjà connue, la petit salon du troisième étage. l’image d’une femme rousse à la main de métal traversa son esprit quelques secondes comme trop souvent ces dernières semaines en gravissant les marches qui le séparait d’elle. Sans frapper le mage poussa la porte en chêne de cette salle réserver aux professeur et pendant un instant il n’y cru pas ses yeux. Premièrement c’était une chevelure noire tirée en queue de cheval qui l’accueillait. Deuxièmement le dos de cet amas de cheveux était barré d’un bras de métal facilement reconnaissable. Enfin l’étreinte que les deux êtres se renvoyait sans être impudique mit le vieux mage très mal à l’aise. Il lui semblait qu’un engrenage de sa clavicule avait raté une ou deux dents mais la légère douleur qu’il éprouvait à ce moment là n’avait rien à voir avec la mécanique. La porte se referma presque sans un son avant que la voix du mage ne surprenne le couple enlacé. « Il semblerait que je dérange, je peux repasser plus tard. » Des sensations bizarres assaillaient le mage à ce moment précis. Ses mots avait eu pour effet de séparer les deux être et Ingrid avait rapidement accroché le regard de son collègue. Entre la joie de la revoir et la haine naissante envers cet homme qui la tenait dans ses bras il y a un instant le mélange était particulier. L’homme lui ne semblait pas gêné le moins du monde, plus grand que la guerrière il était taillé pour la course avec un corps svelte et athlétique. La barbe naissante jetait un voile noir sur ses joues et il était tenté de lui arracher la tête pendant un instant mais ce n’était pas forcément la bonne chose à faire. D’une voix éraillée Sylvan poursuivit sans faire attention à l’homme visiblement surpris à ses cotés. « Désolé j’aurais du frapper. Je viens de rentrer j’ai quelques informations qui pourront te servir. Vient me voir quand vous aurez terminé. » | |
| | | Ingrid Koothran Admin
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| Sujet: Re: Home sweet home 20.09.18 21:16 | |
| Les vacances n’étaient pas vraiment le truc d’Ingrid, entre autres parce qu’elle n’avait plus de bonne excuse pour éviter sa famille. Mais le lycée fermait ses portes pour le mois, et après réflexion, la jeune femme avait jugé que ce serait un sacrifice suffisant pour l’année et demi à venir, voire plus.
Et dieu que ce fut long. Mama lui avait réservé un accueil version tragédie grecque, Udriq avait réparé son bras en lui faisant amèrement ressentir chaque bout d’adamantium abîmé… Et Mijaël manquait à l’appel. Sorim était passé en coup de vent un après-midi mais n’avait rien dit, silencieux comme une ombre. Il avait vaguement rassuré leurs parents sur le sort de leur fils aîné, avant de repartir le soir-même. Le calme Sorim qui se rongeait les sangs, c’était contagieux…
La vie avait continué tout de même, presque identique à son souvenir. C’était comme un feu de joie dont elle était autrefois flamme, il y a très longtemps. Maintenant son cœur assistait au spectacle quotidien comme une braise fatiguée par les ans et les disputes. Et dans l’agitation familiale, entre les rires, les cris et les chants, les embrassades et les tacles perdus, Ingrid s’était surprise plus d’une fois à souhaiter la simple compagnie de Sylvan, autour d’un verre dans la tiédeur tranquille du petit salon.
Et maintenant elle y était. Mais ce n’était pas Sylvan face à elle. Une main dans les poches et l’autre grattant sa barbe avec malaise, l’air battu d’un chat jeté dans un chenil, Mijaël attendait en silence la réaction de sa petite sœur.
Il traînait dans les environs du portail, hors de vue du concierge et guettant visiblement son arrivée comme un loup nerveux. Soyo l’avait trouvé, et après quelques mots brefs, Ingrid lui avait fait escalader le mur d’enceinte.
Il avait l’air usé mais alerte, son menton mal rasé cachant les fines rides qui sillonnaient les coins de sa bouche. Ses yeux noirs étaient aussi orageux qu’avant, un éclat peut-être plus hésitant alors qu’ils se faisaient face.
« Où t’étais passé, Misha ? -Quelques ennuis avec un gros client. Ça risque de durer encore un moment. Mais Sorim m’a transmis les infos que tu voulais, hermanita. -Ah ? -Et c’est pas joli. Qu’est-ce que tu vas faire de ça, Ingrid ? -Si t’avais lu la lettre, tu saurais, tonto. »
Alors qu’il se rembrunissait à vue de nez, couvant une tempête, Ingrid n’y tint plus. Son frère, son crétin de frère, se retrouva dans ses bras. L’espace d’une seconde, elle le sentit se raidir, puis se détendre, et finalement lui rendre son étreinte. Elle ferma les yeux un instant, souriant contre son épaule. L’envie de lui passer un savon attendrait quelques minutes.
« Il semblerait que je dérange, je peux repasser plus tard. »
Ses paupières ne s’étaient pas rouvertes qu’elle avait déjà reconnue la voix. Se détachant de son frère, qui avait eu un léger sursaut, elle croisa le regard de Sylvan.
« Désolé j’aurais dû frapper. Je viens de rentrer j’ai quelques informations qui pourront te servir. Viens me voir quand vous aurez terminé. »
Oh. Ok, erreur de point de vue. S’approchant un peu de son collègue, elle lui sourit avec chaleur.
« Tu peux rester, au contraire. »
Le dévisageant brièvement, elle nota intérieurement ses traits plus reposés, ses mèches grises moins marquées. Cet air noble qui ressortait, malgré la tension dont il était en proie, et qu’elle ne pouvait s’empêcher de remarquer un peu plus à chaque fois. Elle croisa à nouveau ses yeux et y resta un instant, avant de se détourner pour faire les présentations.
« Sylvan, voici mon frère Mijaël. Misha, l’ami dont Sorim t’a peut-être parlé ? »
Mijaël secoua la tête, et la guerrière nota que malgré ses mains dans les poches, il semblait autant sur la défensive que si Sylvan l’avait chopé par le col. À savoir la tempête qui revenait alors qu’il jaugeait avec méfiance le nouveau venu. Son frère était une boule de nerfs qui avait toujours eu un tempérament volcanique et solitaire. Et il détestait les mages, bien que rien ne criait que Sylvan en fut un. La suite n’allait pas être rose…
« Mijaël a des infos sur ce qu’on cherche. Tu tombes à pic. » | |
| | | Sylvan Karov Admin
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| Sujet: Re: Home sweet home 22.09.18 12:52 | |
| Son frère ? Il lui semblait qu’elle en avait parlé un jour. Il observa un peu plus longuement ce frère qui n’avait pas grand air de famille avec Ingrid. Sans être sombre ou mystérieux il semblait incroyablement fatigué, ou préoccupé. Néanmoins il était soulagé que cet homme soit de la famille même si ça lui faisait peur d’avoir les même réactions qu’un gamin de vingt ans. Il sourit franchement à Ingrid et adressa un signe de tête respectueux au frangin mais sans aucune autre effusion. Avec sa dégaine on aurait cru un hors la loi et la barbe de trois jours n’arrangeait rien. Il se perdit quelques instants dans les yeux de sa collègue, il aurait aimé la serrer lui aussi dans ses bras mais certaines choses sont parfois impossible et ça en faisait parti. Il fit un élégant signe de tête à Ingrid en se détendant suite à sa surprise initiale.
« Aucun problème. J’ai moi même quelque chose qui peut vous intéresser. »
Il contourna la jeune femme et passa devant le frère sans lui adresser un regard. Il retira sa veste de drap sombre et joua un peu avec son bras droit. Vêtu d’une chemise bleue à laquelle il avait retroussé les manches juste au dessus du coude il se dirigea vers la machine à café et se servit une bonne tasse. Croisant enfin le regard de Mijaël il cru voir de la surprise quand il aperçût son bras gauche à la mécanique apparente. C’est fou mais ce nom peu courant lui disait quelque chose mais il ne se souvenait pas ou il l’avait entendu. Se rapprochant des deux personnages il sortit une cigarette avant de jeter le paquet à Ingrid et d’allumer la sienne, avec un briquet. Soufflant la première bouffée à l’opposé il commença à s’expliquer.
« Comme tu le sais je suis parti à Kongruenzstadt ce dernier mois. Après avoir fouiné un peu j’ai appris qu’un grand mouvement de contrebande s’était mis en route depuis mon départ il y a quelques années. Les convois commerciaux partant vers l’est se font régulièrement pillé. Mais ce n’est pas ça l’intéressant. »
Il se tut quelques secondes pour tirer sur sa cigarette et remplit ses poumons. Droit comme un I, les jambes écartées à hauteur des épaules et le dos droit il en imposait véritablement, le tissu fin de la chemise laissant deviner une carrure impressionnante, visiblement ces « vacances » lui avait au pire donné un coup de fouet, au mieux, remis le pied à l’étrier.
« J’ai appris qu’un convoi de métal précieux, du mithryl, s’était fait attaqué peu avant mon arrivée en ville. Selon les forces locales plusieurs réseaux de contrebandes se déchirent en ville dont deux principaux. »
Il leur fit signe de s’approcher et sorti une carte de nulle part avant de l’étirer sur la table. Elle représentait tout l’est européen. Des traits de couleurs quittaient et arrivaient à Kongruenzstadt avant d’y partir. Un seul trait était de couleur différente. Sylvan regarda Ingrid et claqua des doigts. Les lignes se mirent à se mouvoir et satisfait de son œuvre le mage se redressa un peu comme pour dire « TADA ! ». Posant son doigt métallique sur la table il désigna le flux principal et commença ses explications.
« Naturellement j’ai recherché cette marchandise et me suis rendu compte que ces chiens galeux en plus d’attaquer des convois civils se servent des anciens égouts pour être tout à fait discret. Après avoir fait parler quelques personnes et brisé les scellés magiques j’ai finit par trouvé l’entrepôt il y a quelques jours. »
Il leva les yeux vers ses interlocuteurs avec cette même étincelles dans les yeux qu’un gamin ayant réussi un contrôle particulièrement difficile. Il attendait quand même que la réaction du frère serait un peu moins sombre.
« Il était pratiquement vide. Quelques caisses d’armement quelconque, des perles et mon mythril. Je suis tombé sur quatre hommes et fait parler l’un d’entre eux. (Il fit une pause et tira sur sa cigarette). Selon lui cette cargaison étaient sur le point d’être affrété vers un homme nommé Meisner qui devait la récupérer des mains d’un dénommé Han dans les grandes plaines à l’est. Visiblement ce Han est le dirigeant du plus grand réseau de contrebande de la Région mais après cette bévue quelque chose me dit qu’il va avoir quelques soucis. Bref. J’ai enquêté sur Meisner. C’est un sibérien, ancien forçat, un nain pour être précis mais l’intéressant c’est qu’il est bras droit d’un certain « Vlad » et si je ne suis pas idiot il se pourrait que ce soit notre homme. Seul ombre au tableau il ne sera pas facile à débusquer et la seule cité ou il a été aperçu était ici. »
Il écrasa la clope dans le cendrier à droite et regarda Ingrid en souriant d’un air de dire « Pas trop mal n’est ce pas ? » et posa son index métallique sur une ville au sud-est des Alpes. Evidemment il oublia de mentionné que les quatre homme avait été réduit à l’état de cadavre et l’entrepôt ravagé et les « marchandises » rendues aux autorités mais bon.
« Et vous ? » | |
| | | Ingrid Koothran Admin
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| Sujet: Re: Home sweet home 22.09.18 23:22 | |
| Le mage avait fait un sacré travail, indubitablement. Ingrid suivit les lignes que lui indiquaient Sylvan, avant de lui retourner un sourire en coin quand il claqua des doigts tel un prestigiateur.
Les lignes se mouvèrent, permettant de distinguer les différents afflux et points d’importance qui s’étaient succédé. Un travail de recoupage impressionnant, il n’y avait pas à dire. Jetant un œil à Mijaël, la guerrière perdit son sourire. Il était raide comme un piquet, mâchoires serrées. Elle pouvait deviner les poings crispés dans ses poches. Un mage, il avait déjà du mal. Mais chasseur de contrebandier, c’était encore pire.
Et au fur et à mesure que le mage poursuivait ses explications, elle sentait que son frère perdait pied. Il ressemblait à une bête acculée, se renfrognant à chaque mot. Sa fuite le mettait dans une tension constante, pourtant quelque chose clochait dans sa réaction. C’était plus que de la tension.
« Selon lui cette cargaison étaient sur le point d’être affrété vers un homme nommé Meisner qui devait la récupérer des mains d’un dénommé Han dans les grandes plaines à l’est. Visiblement ce Han est le dirigeant du plus grand réseau de contrebande de la Région mais après cette bévue quelque chose me dit qu’il va avoir quelques soucis. »
Oh putain. Les pièces d’un puzzle qu’Ingrid avait à peine effleuré s’emboîtaient d’un coup. Oui, Han avait de gros soucis. Elle était d’ailleurs obligée de lui faire discrètement signe alors qu’il commençait à montrer des dents comme un loup. Sans que le mage ne la voit, elle se rapprochait légèrement de son frère, avant de reporter son attention sur la carte, sourcils froncés, quand son collègue acheva son exposé. Elle avait entendu la fin des explications, et c’était beaucoup d’informations à traiter d’un coup.
Si Misha avait été là-bas… Bon sang… Au sourire de Sylvan, il ne se doutait pas de la tempête qui allait éclater. Ce n'était pas de sa faute, il ne pouvait pas savoir ce qu’il avait failli faire, évidemment qu’il ne pouvait pas. Elle n’avait rien dit, et ce silence aurait pu tuer son frère.
« Et vous ? »
Mijaël cracha d’un coup, les yeux fiévreux de colère :
« Ne crois pas que tu entendras quoi que ce soit, cabrón ! »
Il y eut un mouvement dans sa poche et le corps de la guerrière réagit d’instinct. Le bras de Mijaël fut stoppé par une main d’adamantium qui le maintint implacablement baissé, alors que les yeux d’Ingrid, gelés, affrontaient le rictus enragé de son frère.
« Ya basta, Misha ! »
Elle s’était placée devant lui en bouclier du mage. Son dos était droit, immobile malgré la pression vaine de son frère qui essayait de se dégager. Ce n’était pas passé loin. Sylvan avait de très bons réflexes, trop bons. Il aurait répliqué sans hésiter.
« Comment tu peux travailler avec lui Ingrid ?! Comment tu peux nous faire ça ! -Je fais ce que je veux, Mijaël. Et si ça consiste à te casser la gueule pour que tu te calmes, ça sera avec plaisir. »
Une lutte silencieuse s’engagea pendant de longues secondes. Il bouillait de rage, serrant les dents à se les péter. Mais son poing se desserra finalement, et quelque chose retomba lourdement dans la poche de son manteau. Elle ne savait pas si c’était un canif ou une arme à feu, et elle ne voulait pas savoir. Ingrid relâcha lentement son emprise en retenant un soupir, sans pour autant retirer sa main. Puis, tournant légèrement la tête pour s’adresser à Sylvan, elle énonça le plus calmement possible.
« Sylvan, voici Han. »
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| | | Sylvan Karov Admin
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| Sujet: Re: Home sweet home 23.09.18 1:35 | |
| Si il y avait une chose qu’il ne fallait pas reprocher à Ingrid c’est qu’elle savait le surprendre. Voilà peut être pourquoi son visage lui disait quelque chose, il l’avait peut être croisé ou simplement surpris dans ses pérégrination germaniques. Sa colère pouvait être compréhensible mais dirigé vers la mauvaise personne. A l’instant où il avait voulu esquisser un mouvement la main droite du mage avait failli agir par réflexe heureusement Ingrid s’était interposée et placer devant son frère et il faut reconnaître qu’elle savait parler aux hommes de sorte à se faire entendre mais au moment où elle annonça à son collègue le pseudonyme de son frangin, le mot surprise était en dessous de la réalité. Pendant une seconde Sylvan repensa à la façon dont il avait mis en pièce les hommes du dépôt et il remerciait sa bonne étoile que cet homme n’en faisait pas partie. Où plutôt il remerciait sa bonne étoile à lui.
Les yeux de Sylvan quittèrent le regard nuageux d’Ingrid pour se pencher sur celui de son frère. Froid et parfaitement impénétrable le mage semblait imperturbable face à la rage qui bouillait en son opposant. Voulait il véritablement le tuer où était ce simplement un coup de sang ? Un péché d’orgueil qui aurait irrémédiablement appeler sa perte ? Sans doute un peu des deux et c’est pour ça qu’elle s’était mis en travers. Non pas pour protéger Sylvan mais pour le protéger lui. l’Allemand poussa un soupir lourd de sens qui suffit à lui seul à attiser les flammes de la discorde mais au moment où « Misha » voulut jeter de l’huile sur le feu il fut devancer par la voix grave du magicien.
« Tu veux vraiment jouer à cela mi chico? »
C’est comme si une chape de plomb s’était abattue sur le petit salon. C’était la première fois qu’il sortait un mot d’espagnol et pour être tout à fait franc il n’était pas vraiment sûr de la traduction exacte. Néanmoins ça avait fait son petit effet le jeune coq ne bougeait plus ou n’osait pas le faire. D’un ton si calme et posé qu’il en devenait glacial le mage reprit la parole non sans s’être allumé une cigarette et redressé parfaitement pendant ce moment de répit. Il attrapa la cigarette de sa main droite et poursuivit.
« Soyons honnête mon grand. Tu as tué combien pour avoir ce mythril ? 7 ? 10 hommes peut être ? J’en ai effacé combien de tes fiches de salaires ? 4 ? Peut être cinq avec le guet ? »
Il remis la cigarette en bouche quelques secondes et le fixa en lui faisant comprendre qu’il n’attendait aucune réponse à ces questions.
« Vois tu mon gars j’ai quelque chose de bien plus important à gérer que tes soucis de compte en banque et je n’ai pas de temps à perdre avec un idiot dans ton genre. Au cas ou on t’aurais pas fait le topo ta sœur a failli y laisser sa peau et ça c’est quelque chose que je ne veux pas. Alors j’aimerai bien discuter philosophie pour savoir lequel de nous deux est le plus affreux entre celui qui a failli zigouiller le frangin ou celui qui bosse pour celui qui veut sa tête mais comme je te l’ai dit. J’ai pas le temps. »
C’était comme si le temps venait de se surprendre. A son visage on pouvait aisément deviner qu’un flot d’insulte voulait sortir (voir plus) mais que par un phénomène étrange ces dernières se bloquaient dans son larynx. Après avoir tirer une nouvelle fois sur sa cigarette Sylvan conclut avec un ton complètement inconnu à Ingrid. Noyé dans le noir des yeux du contrebandier il s’était parfaitement oublié et perdait de vue qu’elle aussi entendait ces mots. .
« Maintenant la situation est simple. Soit tu me dis ce que je veux savoir pour éviter qu’Ingrid se fasse pourchasser tout le reste de sa vie et nous restons bons amis. Je pourrais même arranger à mon humble niveau tes petits soucis. Soit tu ne dis rien.
Mais je te préviens. Si a cause de ça je la perd, la seule chose que tu auras à regretter c’est de ne pas être mort ici et maintenant. Et crois moi je tiens mes promesses. Comprende… Mijaelito ? » | |
| | | Ingrid Koothran Admin
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| Sujet: Re: Home sweet home 23.09.18 21:42 | |
| Ingrid ne s’attendait pas à un miracle ni à un essai diplomatique de la part du mage, mais elle devait avouer que ce qu’elle entendait dépassait ses craintes. Loin de calmer le jeu, il rajoutait de l’huile sur le feu au tuyau d’arrosage.
Son épaule bloqua l’élan de Mijaël, prêt à bondir comme un fauve. La guerrière se concentrait à contenir son frère, mais les propos de Sylvan ne blessaient pas que lui. Lèvres serrées, elle écoutait la violente diatribe de son collègue, qui se déchaînait sans qu’elle sache pourquoi. La réaction de Mijaël n’était pas une surprise, celle de Sylvan en revanche semblait hors contrôle, tranchante et démesurée de froideur.
Son frère était plus que reprochable, mais il ne méritait pas de se faire humilier ainsi.
Elle ferma les yeux quand Sylvan évoqua son passage près de la mort. Ses frères ne savaient pas, elle ne voulait pas qu’ils sachent. Ils auraient tout plaqué pour venir à son aide, et ils se seraient mis en danger, plus encore qu’elle. Contre elle Mijaël s’était figé, et elle devinait le regard consterné qu’il portait sur elle à cette annonce.
Bon sang Sylvan, ça rimait à quoi ?
Les derniers mots du mage, d’une voix qu’elle ne lui connaissait pas, lui apportèrent la réponse. Un nœud se formait dans sa poitrine. Barrière entre ces deux extrêmes, elle se découvrait désormais la cause profonde du conflit. Prenant une inspiration, la jeune femme lâcha, beaucoup plus calme qu’elle ne se sentait vraiment :
« Sylvan, ça suffit. »
Elle ne se retourna pas, le silence qui suivit lui suffisait. Vissant ses yeux dans ceux de Mijaël, furibond, elle exigea :
« Misha, resto aquí y calmate. -Tù… ! - Cállate y escuchame.»
Son ton était bas, étonnamment doux. Elle lui expliqua ce qu’elle pouvait, ce qu’elle voulait. Ces infos étaient cruciales pour elle. Et le fait que les deux hommes dans cette pièce ne s’entretuent pas l’était également.
« Mijaël. Por favor. »
Mâchoires crispées, il se détourna et frappa violemment la table du poing, s’éloignant vers la fenêtre en fulminant. Bon… Il se tiendrait, pour le moment.
Saisissant le paquet de clopes que Sylvan lui avait lancé, elle se dirigea vers la porte, faisant signe à son collègue de la suivre. Le couloir était vide. La grande fenêtre à son bout illuminait les dalles d’un jour rayonnant, malgré les jours qui se refroidissaient de plus en plus. Sans un mot, Ingrid prit une cigarette du paquet qu’elle renvoya au mage, et l’alluma d’un geste plus nerveux qu’à l’accoutumée. Puis elle s’appuya contre le mur et ferma les yeux un long instant, laissant la fumée emporter la tension nouée de ses nerfs. Ses épaules se détendirent lentement.
Elle n’avait pas envie d’être en colère, elle ne l’était pas vraiment. Une sorte de lassitude irritée, plutôt. Un mois à supporter l’hystérie de sa mère et le silence de son père l’avait suffisamment éreintée, et voilà que ça explosait dès son retour.
Ses yeux se rouvrirent, et fixèrent le mur un instant alors qu’elle disait, la voix presque douce :
« Ils ne sont que deux. Lui et Sorim. Ils ne dirigent rien, ne commandent personne. Ce sont justes des intermédiaires, des petites frappes comme ceux que tu as croisé. »
Il n’y avait pas d’énervement ou de frustration dans son ton. Juste un constat calme. Ses prunelles allèrent chercher celle du mage alors qu’elle poursuivait :
« Mijaël est un idiot borné, impulsif et colérique. Mais c’est mon frère. »
Son dos se détacha du mur et elle alla se planter devant son collègue sans le lâcher des yeux. Elle tenait à cet homme qui lui faisait face. Mais elle tenait tout autant à celui qui attendait à côté.
« Et je ne peux pas accepter que tu le menaces. » | |
| | | Sylvan Karov Admin
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| Sujet: Re: Home sweet home 23.09.18 23:39 | |
| Étonnamment il ne dit plus rien. Ses mots étaient sortis seuls. Malgré les apparences son cœur battait à tout rompre comme si il jouait sa vie sur ces quelques petites informations et dans son aveuglement il avait sans doute perdu l’opportunité de les avoir. Ses vieux démons étaient de retour. Il restait un tueur quoi qu’il dise, quoi qu’ils en disent. Observant le frère et la sœur s’écharper un court moment dans une lutte silencieuse principalement il ne voyait que ses épaules. Il pouvait deviner ou finissait la chair et ou commençait le métal mais c’est tout. Le poing du contrebandier frappa le chêne massif qui ne bougea pas d’un pouce, la main avait eu plus mal qu'elle. Le professeur saisit le paquet de cigarette et sorti en emmenant le mage avec elle.
Il la regarda s’adosser au mur et tenter de se lâcher un peu la pression alors qu’il ne faisait qu’accuser sa bêtise et son manque de contrôle sur lui même. Malgré la beauté du jour les rayons qui transperçait le couloir dallé ne lui inspirait rien de concret et chacune de ses pensées n’était tournées que vers ce moment qui aurait du être éviter. Elle lui expliqua la situation de ses frères mais qu’en était le but ? Le comprendre ? L’excuser ? Il ne le pouvait pas. Alors qu’elle développait ses propos Sylvan le détestait encore plus. Mais il était son frère et on ne pouvait pas lutter contre les liens du sang. Alors qu’elle se rapprochait de lui en fixant son regard il resta parfaitement sur place, campé sur ses jambes et baissa légèrement la tête pour conserver cet échange. Elle était sincère et sa réaction était normale, il avait sans doute été trop loin.
Il ne lui répondit pas tout de suite. Il ne comprenait pas. Son frère pleurait pour de l’or sans entendre ce qu’il lui avait révélé et malgré tout, elle, qui avait sans doute côtoyé les pires ordures de ce continent, était certaine de sa vertu. Sylvan respira profondément tout en cherchant précieusement chacun des termes qu’il voulait employé. Sans aucune colère et restant plongé dans son regard gris il parla lentement, presque en chuchotant. Personne ne pouvait entendre ce qu’il disait et d’un certain point de vue il n’était pas certain qu’il veuille qu’elle entende cela.
« Ingrid...je me moque de comment ton frère mène sa propre vie. C’est toi qui m’inquiète. »
Il fronça un peu des sourcils et s’efforça de respirer le plus naturellement possible. Le grand mage sentait le sol se dérober sous lui face à cette femme qui se perdait dans ses yeux. La même sensation qu’au moment ou il était rentré dans la pièce le prenait. Non ce n’était définitivement pas un engrenage mais seulement la peur qui transperçait ce qui restait de son être. Sa main droite voulu se lever mais reprit sa place initiale le long de sa cuisse et même ses lèvres étaient douloureuses en essayant d’articuler.
« Je … Je veux seulement te protéger Ingrid, savoir qui veux ta tête et l’empêcher de nuire. Tu as failli mourir cette nuit là. Et si cela s’était produit ? Et si cela devait se produire ? Je ne veux pas qu’un frère trop accroché à ses bêtises nous sépare. Pas comme ça. Je...Tu es trop importante. »
Faible, saccadé, blanche, la voix de Sylvan était loin de ce qu’il montrait d’habitude. Alors que les mots lui arrachait la gorge à mesure qu’ils s’extirpait douloureusement de sa bouche il revoyait le visage d’Ingrid tuméfier, le dos presque brisé, son visage tordu par la douleur sur un plancher centenaire et pourri. Il respira profondément en conservant ses yeux dans les siens et sembla reprendre un minimum de contenance et de force.
« Soit je ne le menacerai plus. Je n’essaierai même pas de discuter avec lui et te laisse t’occuper de lui. Tu sauras où me trouver. »
Restant quelques fractions de secondes dans ses yeux, comme visser au sol, il amorça enfin un mouvement pour se décrocher du regard d’Ingrid. | |
| | | Ingrid Koothran Admin
Age : 39 Messages : 416
Feuille de personnage Race: Humain Groupe: Guerrier
| Sujet: Re: Home sweet home 24.09.18 13:07 | |
| Ingrid l’avait écouté sans un mot, d’abord en fronçant légèrement les sourcils, puis en écarquillant les yeux. Cet homme avait un talent qu’il ignorait sans doute, celui de la prendre au dépourvu. Jamais leurs regards sur la situation n’avaient été aussi différents. Il croyait qu’elle faisait un choix, un choix entre lui et son frère. Et qu'avec ce choix elle se condamnait. Alors qu’il détournait la tête, la main d’Ingrid le retint, se posant sur la joue du mage. Sa barbe lui piquait la paume sous la pression douce qui ramenait le visage de Sylvan face au sien.
« Sylvan… »
Quand elle parvint à accrocher de nouveau son regard, la guerrière ne dit d’abord rien. Elle scrutait juste ce gris qu’elle connaissait si bien, les nuances qu’elle savait débusquer sans peine, décrypter sans y réfléchir. Les frontières avaient été dépassées sans qu’elle ne les voie. Leurs réalités étaient dissemblables, le resteraient sans doute, mais ils avaient cheminé ensemble si loin. Pourtant aux yeux de cet homme, tout semblait encore noir ou blanc, y compris les barrières qui naissaient. Une inspiration souleva sa poitrine, puis elle dit enfin :
« Dans ma famille on pense pas en bien ou en mal. Notre loyauté va envers et contre tout à ceux qui nous sont chers. »
Son pouce traçait doucement la pommette d’une caresse.
« Mijaël en fait partie. Et toi aussi. Je vous laisserai pas vous égorger mutuellement, je ne serai pas la raison de ça. Et… C’est pas ça qui nous séparera.»
Ses propres mots lui firent un effet très étrange. Ce n’était pas quelque chose qu’elle avait l’habitude de penser. Elle n’avait jamais trouvé d’accroche avec les hommes qui avait traversé sa vie. Rien ne la retenait quand elle voulait partir, et elle ne les avait pas retenus quand ils étaient partis. Mais pour la première fois elle en ressentait le besoin. Alors qu’il se tenait là, blessé et perdu, son cœur ne voulait pas qu’il s’éloigne. Il ne disparaîtrait pas, elle le savait, il l’aurait simplement attendue ailleurs. Mais quelque chose se casserait.
Elle souffla, murmurant presque :
« Alors restes. Je t’en prie. »
Sa respiration se fit plus ténue quand elle hésita un instant à prendre son visage entre ses mains, à aller chercher ses lèvres, à essayer de le convaincre là où les mots ne venaient pas. A la place, ses doigts quittèrent sa joue pour se saisir d’une mèche grise, effleurant sa tempe. Ce qu’il avait fait pour elle, ce qu’il était prêt à faire… Une partie d’elle ne voulait pas que ça recommence, refusait qu’il puisse se sacrifier. Mais cette nuit-là, elle avait compris qu’il ne la laisserait pas seule. Malgré ses défenses, ses fantômes et ses blocages, malgré la place incertaine où elle se tenait, il lui avait prouvé ça. Lâchant la mèche, elle retourna caresser la barbe mal rasée et lui sourit. Sa voix redevint un peu plus forte.
« Cette affaire, c’est nous deux ou c’est rien, non ? » | |
| | | Sylvan Karov Admin
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| Sujet: Re: Home sweet home 25.09.18 0:00 | |
| Allégeance, fidélité, honneur, tant de mots et de valeurs qui n’avait pas vraiment d’importance à cet instant. Alors qu’il allait quitter le couloir d’un air de regret mal camouflé la main d’Ingrid le stoppa mais sans force ni hargne. Les doigts fins et remarquablement doux de la guerrière l’avaient arrêté d’une simple caresse sur sa joue et c’est sans contrainte véritable qu’il se replongea dans ce splendide océan de gris bleuté dans lequel il aimait tant s’abandonner. Le bien et le mal était la seule chose qu’il connaissait vraiment et pas forcément dans ce sens de priorité. Cependant il entendait ce que lui disait la jeune femme et pouvait aisément le comprendre. Sa supplication ne lui fit naître aucune réaction, aucun sourire, seulement une ombre dans son regard. Non il n’allait pas la laisser ici, non il ne l’abandonnerai pas. Ni ici ni jamais. Ses doigts entortillant la mèche grise à sa tempe lui fit ressentir un long frisson qui parcouru sa colonne, il lui semblait que même ses orteils métalliques avait pu reconnaître cette sensation. Il aurait voulu se baisser et se rapprocher d’elle, la prendre dans ses bras pour ne plus la libérer mais il ne pouvais faire cela.
Ce nous résonnait à ses oreilles comme une douce mélodie qu’il ne voulait voir s’éteindre. Un simple mot et tout à coup il n’était plus vraiment seul. Le temps semblait en suspends et d’un petit pas il s’était rapproché de la guerrière. Sur le sol immaculé leurs ombres n’en réalisaient qu’une seule. Quand le contact s’estompa sa main de métal attira la jeune fille contre lui et sans réfléchir il l’enlaça par réflexe. La tignasse rousse se colla à son torse et sa main droite se posa sur le crâne d’Ingrid. Le geste n’était pas violent bien au contraire. Il avait l’impression que son coeur allait bondir de sa poitrine comme à la suite d’un violent combat et l’énorme inspiration qu’il prit n’arrangeait rien. A voix basse il lui répondit enfin après une longue minute.
« Alors ce sera nous deux puisque je ne veux te laisser seule. »
Il s’écarta légèrement pour renouer un contact visuel avec cette femme qu’il gardait contre lui et ce fut à son tour de caresser sa joue. Cela faisait depuis longtemps que sa fidélité et son soutient lui était acquis. Depuis ce jour dans la forêt ou elle l’avait aidé à vrai dire. Il esquissa un mouvement de rapprochement avec son visage alors que sa main s’était calé sur son cou, juste sous son oreille mais après deux centimètres il se contenta de sourire et d’enfin la libérer de son étreinte. Son bras de métal suivie la courbe de sa hanche dans une caresse maladroite et involontaire lui même ne sentant pas les conséquences de ses mouvements. Après un toussotement de gêne commandé par un certain regret il se détacha complètement d’elle et se dirigea vers la porte. Posant sa main sur la poignée en laiton il s’arrêta avant de l’ouvrir pour regarder la jeune femme.
« Je ne lui ferait aucun mal si c’est ce que tu te demandes. »
Ouvrant la porte il pénétra dans la pièce qui lui sembla vide dans un premier temps. C’est avec une certaine surprise qu’il débusqua le contrebandier contre le mur à coté de la porte. Posément adossé au lambris il semblait particulièrement calme, trop calme. Pendant un instant le mage se félicita de ne pas avoir été vu. Il n’était pas fou il avait bien failli embrasser sa collègue au milieu d’un des couloirs de l’école. Collègue qui était la soeur de celui qu’il avait menacé de mort quelques instants plus tôt. Tirant une cigarette de son paquet il fit voler le briquet qui trônait sur la table dans sa direction et le rejoignit avant de le saisir au vol. Après avoir respirer une première et très longue bouffée il s’adossa lui même au mur en face de celui de Mijaël et se contenta de rester dans cette position. Comme par reflexe il détailla Ingrid et revient sur le frère.
« Vas-tu aider ta sœur ou non ? »
Le tact mes amis...le tact. | |
| | | Ingrid Koothran Admin
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| Sujet: Re: Home sweet home 25.09.18 13:19 | |
| Ingrid resta silencieuse. Elle ne s'était pas attendue à finir dans les bras du mage, mais elle ferma les yeux et appuya légèrement son visage contre le large torse. Ses bras étaient pris entre leurs deux corps, sans essayer de se dégager. La jeune femme s'entendit souffler doucement, essayer de chasser la pression qui lui serrait la poitrine. Le cœur de Sylvan battait comme un tambour rapide et profond, et semblait jouer la réponse que la voix grave mit bien plus de temps à exprimer.
Ses yeux se rouvrirent quand elle le sentit se détacher un peu, et elle retourna plonger son regard dans celui du mage. Un léger frisson naquit lorsque la main toucha sa joue. Se fut à son tour de se perdre dans les yeux de l'autre. L'éclat qui y luisait était différent, le changement qui s'était opéré chez Sylvan la déstabilisait. C'était la première fois qu'elle voyait ce regard. Qu'on la regardait comme ça. Lorsqu'il rapprocha son visage, sa respiration resta en suspens, avant de reprendre, piquée d'un pointe de déception, quand il lui sourit et se recula.
Masquant la touche de regret qui lui teintait l'esprit, elle lui adressa un sourire reconnaissant quand il jura de ne faire aucun mal à Mijaël. Au moins avait-elle obtenu gain de cause. Et, restant en arrière quelques secondes encore, Ingrid expira longuement. Dios, cette journée...
Appuyé contre le mur, Mijaël avait les bras croisés et le regard vers le plafond. Il n'avait rien cassé, ce qui était un signe prometteur.
« Vas-tu aider ta sœur ou non ? »
Le contrebandier répondit par un claquement de langue irrité et décroisa les bras.
« Évidemment que je vais l'aider, c'est pour ça que je suis venu. »
Il n'avait juste aucune envie d'aider le mage, c'était inscrit dans le moindre de ses gestes. Néanmoins, il se dirigea vers l'un des fauteuils où était posé son sac, passant devant Sylvan sans un regard ni un mot de plus.
Ingrid s'approcha de la table, jetant un regard à son collègue pour qu'il vienne la rejoindre. Mijaël vint y déposer un étui cylindrique au cuir usé, d'où s'échoua un parchemin enroulé. Une carte de la région qu'il l'étala bien évidence sur la table.
Il y avait de nombreuses notes, de la main de Sorim pour la plupart, ainsi que quelques ajouts à la va-vite. La jeune femme se pencha pour observer de plus près. Croix, cercles et triangles indiquaient des emplacements. Quelques-uns semblaient graviter dans les alentours plus ou moins larges de l'académie, tandis que les autres descendaient en entonnoir vers le sud.
« Comme tu peux le voir, le réseau du coin est pas mal élargi, quoique plutôt jeune. Trois groupes se partagent le territoire. Partenaires, pour le temps que ça durera. »
Il fit un bref topo de chaque : les cercles, une bande d’intermédiaires, anciens mercenaires pour la plupart. Le profil collaient aux gars que les deux professeurs avaient affrontés. Les triangles, un groupe plus influent, qui avait le monopole de l'ancienneté et d'un réseau déjà solidement ancré dans la zone. Des hommes de mains en tous genre, mais le plus gros risque restait leur toile d'espions, plutôt performante. Et enfin, le plus intéressant, les croix.
« C'est un groupe de latinos, fraîchement débarqués par chez nous. Ils font des ravages en Amérique du Sud, et il y a des rumeurs comme quoi ils ont une élite de mages de guerre, ou encore qu'ils sont affiliés à une secte... »
Mijaël sortit la boîte métallique dans laquelle il rangeait ses clopes, et ajouta :
« La pire reste le trafic d'êtres humains.Vu le genre des gars ça m'étonnerait pas... »
Le dégoût dans sa voix était clair sur ce qu'il pensait de cette pratique. S'il y avait bien une chose dans laquelle il n'avait jamais trempé, c'était ça. Une fois sa clope allumée, le contrebandier lança un bref regard au mage, puis il plongea ses yeux dans ceux d'Ingrid. Son sérieux professionnel prenait le pas sur la colère.
« Et maintenant quoi ? -On a débusqué un repaire. Celui-là. »
Le doigt d'Ingrid tapota le cercle le plus proche de l'académie.
« Des baloth nous ont attaqués. On a suivi leurs traces et on est tombé sur eux. »
A la mention des baloth, le sourcil de Mijaël s'était arqué, créant une ressemblance inattendue avec sa sœur.
«Et ensuite ? -On les a défoncés. » -La cargaison ? -Des cristaux magiques, violets. J'ai préféré pas y toucher. -Y dios que tu a eu raison... »
Ses derniers mots avaient été lâché alors qu'il replongeait son attention dans la carte. Ses sourcils se fronçaient, de concentration cette fois. Ses yeux traçaient plus efficacement qu'un crayon les diverses lignes d'importance alors qu'il recoupait mentalement la moindre information.
Ingrid en profita pour tourner légèrement la tête vers le mage et lui sourire discrètement.
Lorsqu'il releva à nouveau la tête, il déclara de but en blanc :
« Les camps alentours de votre bahut, c'est des leurres. Le vrai centre d'action se trouve là-bas. »
Un triangle au sud, un des points les plus éloignés, et pendant que les deux collègues inspectaient la zone, il tira de sa poche un morceau de cristal violet qu'il envoya à Ingrid. L'attrapant par réflexe, la guerrière grimaça immédiatement en voyant la pierre, qu'elle déposa vite fait sur la table. Saloperie.
« Te bile pas soeurette, c'est vide. C'est pas les cristaux que vous cherchez, c'est du quartz d'Armont, un simili. Beaucoup plus instable, mais plus facile à charger et surtout, beaucoup moins cher. »
Il prit une bouffée de cigarettes
« Le groupe local en a trouvé un sacré filon, à ce que j'ai entendu. Les cristaux de pouvoir habituels sont importés, le minerai nécessaire n'existe que dans le grand nord et ça coûte un sacré paquet de pognon. Mais depuis qu'ils ont lancé cette merde sur le marché, avec exploitation à moindre coût, tout est devenu bien plus rentable. Les petits mages qui n'avaient pas les moyens se ruent dessus. Ils sont en train de monter une grosse concurrence... »
Si Ingrid dut reconnaître une chose à ce moment-là, c'est que son frère l'impressionnait. Quand il ne montait pas sur ses grands chevaux, Mijaël était loin d'être con. Elle observa le cristal violet. Sylvan et elle contre une mine entière. Dans l'état c'était du suicide. Il allait falloir la jouer fine, détruire les repaires alentours, couper les points de renforts... Elle regarda Sylvan franchement cette fois, le questionnant des yeux.
Dernière édition par Ingrid Koothran le 01.11.18 18:10, édité 1 fois | |
| | | Sylvan Karov Admin
Messages : 119
| Sujet: Re: Home sweet home 25.09.18 15:53 | |
| Le vieux mage regarda passer le contrebandier sans que celui ne daigne lui lancer un regard mais cela avait peu d’importance. Une fois la carte déroulée sur la table Sylvan rejoignit sa collègue à ses cotés comme elle le lui demanda et attendit de manière silencieuse en observant le bout de parchemin. Bizarrement le frère lui paraissait beaucoup sympathique en cet instant. La carte avait été réellement bien réalisée et beaucoup d’informations qui y étaient inscrites était réellement précieuse. Il hésita à montrer ce qui semblait être l’emplacement de la caverne mais Ingrid le devança. L’exposé était très intéressant, il analysait chaque mot en les recoupant sur la carte, souriant à Ingrid quand elle lui souriait mais son esprit était bien loin de tout cela. C’est quand Mijaël jeta a Ingrid un des cristaux violet qu’il revint à la vie. Voilà donc la raison de l’irradiation curieuse de ces cristaux, même lui s’était fait avoir. Il fallait dire qu’il avait très peu utiliser ces pierres semblables à des produits dopants pour un sportif de haut niveau.Il sourit légèrement en voyant enfin l’air de famille entre la fratrie se révéler et reçu l’interrogation d’Ingrid des yeux. Il se racla la gorge pour reprendre après Mijaël.
« Si ce que ton frère dit est vrai, ce dont je ne doute pas, nous avons un problème un peu plus important. La magie appelle la magie voyez vous. Si tous les petits mages sans aucun don particulier se mettent à utiliser cette merde ils vont au mieux devenir fou au pire mourir d’une « overdose » de pouvoir. »
Le mot était particulièrement mal choisit mais resta it très clair. Un magicien n’était pas sensé compter sur une autre source que lui même et chez les jeunes mages le culte de la facilité était devenu la véritable religion. L’analogie était cependant efficace, tout ceux autour de cette table imaginait très bien l’état physique d’un Homme en manque, pas besoin de développer plus. Sylvan vint se coller à la table et parcouru le parchemin du bout des doigts, suivant les traits de couleurs, identifiant l’échelle. Quelque chose clochait. Rien ne semblait connecter certains de ces points entre eux. Il tapota un peu le « noeud » principal et sorti une cigarette à nouveau.
« Ce n’est pas un centre d’action. C’est un palais. »
Il avait sorti cela le plus naturellement du monde devant la mine déconfite de ses deux collègues. Evidemment le mage n’était pas fou, il savait très bien qu’ils ne pouvaient pas à trois dégommé toute une mine remplie d’ennemis. Du moins pas sans se retrouver dans le royaume des morts. Il jeta un regard à Mijaël qui le regardait avec une expression de surprise. Il rétorqua au mage qu’ils avaient déjà fouillé la zone, qu’il n’y avait que des montagnes et des forêts, aucun château. Ils devaient se trouver dans des galeries. Sylvan laissa échapper un soupir d’exaspération et tenta de prendre le ton le plus diplomatique possible.
« Écoute. Je ne remets pas en cause la qualité de ton travail. Il est véritablement parfait. Mais je te mets ma main à couper qu’à cet endroit se trouve sur le territoire du Seigneur Dragunov. Un des hommes les plus puissants en Europe. Et si tu n’as pas vu son château c’est pour la simple et bonne raison que tu n’y as pas été invité. »
Mijaël ne trouva rien à répondre mais le regarda comme pour lui demander si cela était possible ? Cacher un homme d’accord, mais l’entièreté d’une cours ? C’était du délire. Posant sa cigarette dans le cendrier sur la table le mage repris.
« Dragunov fait partie de ces maîtres de la magie qui peut être légèrement abusé de ces cristaux que tu as montré tout à l’heure. Cela la peut être rendu légèrement paranoïaque. Son fils par contre est plus pragmatique et vu le peu de capacité magique qu’il a je pense que l’argent l’intéresserait plus. »
Il reprit sa cigarette et tira dessus de manière un peu plus agressive. Il n’y avait aucune solution à ce problème. La mine était inattaquable pour le moment et il n’y avait aucun moyen de se rendre chez Sergueï. La tête du mage fumait littéralement en cherchant une solution et après quelques secondes il se remémora un petit carton aux lettres d’or. Il se mit à sourire comme un enfant le soir de Noël et regarda Ingrid.
« Et si au lieu de s’occuper des marionnettes nous nous occupions directement du marionnettiste ? »
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| | | Ingrid Koothran Admin
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| Sujet: Re: Home sweet home 26.09.18 0:33 | |
| Le château invisible d'un mage surpuissant. Fantastique. L'idée d'affronter des hors-la-loi dans une mine de cristaux instables était déjà dure à mettre en place, mais là... C'était plus que du gros gibier. Ingrid scrutait la carte, cherchant la moindre faille du terrain dessiné. Puis Sylvan la regarda avec l'air d'avoir été touché par la grâce divine du plan miraculeux.
« Et si au lieu de s’occuper des marionnettes nous nous occupions directement du marionnettiste ? »
Ingrid haussa un sourcil. À l'entendre, c'était remplacer des collines par une montagne... Mais il était évident que son collègue avait quelque chose en tête. Qui de mieux qu'un mage pour savoir contourner la magie ? Pas une guerrière au talent spirituel d'une pâquerette.
« Vous êtes complètement cinglés tous les deux... -Va falloir faire avec, frérot. -Et me dire que tu es allée te faire tuer avec les infos que je t'ai donné ? -C'est mon choix. Tant que ce réseau existe, mes élèves sont en danger, Misha. Je peux pas les laisser faire, c'est mon taff de les protéger. -Ton boulot c'est prof ! T'es censée leur apprendre des trucs, pas te couvrir de sang pour leurs beaux yeux ou... ! »
Le croassement d'un corbeau interrompit son élan. Les épaules de Mijaël se raidirent d'un coup alors que sa tête s'était tournée brusquement vers la fenêtre. Le fameux corbeau. Une superstition tenace que leur avaient inculqué les histoires de leurs enfance, et de laquelle il n'était jamais arrivé à se détacher. Elle le vit reprendre lentement sa respiration alors que le croassement s'éloignait. Puis froncer les sourcils en observant le ciel.
« Le soleil va commencer à décliner, faut que je sois à ma planque avant la nuit. »
Il écrasa sa cigarette dans le cendrier et rangea sa boîte métallique
«Une dernière chose avant, méfiez-vous de ça.»
Près de la zone vide où se trouvait le fameux château, le contrebandier indiqua l'emplacement d'une croix. Les latinos.
« M'est avis que c'est pas anodin qu'ils se soient plantés ici. Leurs chefs sont loin d'être des merdeux de bas-étage, ils doivent avoir leur entrée là-bas. »
Se redressant, il prit l'étui de cuir et le rangea dans son sac, laissa la carte sur la table.
« J'essaierai de t'envoyer d'autres infos si j'en chope. -Tu restes dans le coin ? -Je sais pas encore, ça dépendra de cette nuit »
Il s'arrêta dans son geste, hésitant, avant de lui faire face. Elle savait très bien ce qu'il allait dire.
« Mais je pense pas qu'on se reverra avant longtemps, petite sœur.»
C'était une évidence. Ses problèmes étaient loin, très loin d'être réglés. Combien de mois, d'années de cavale encore, personne n'aurait pu le dire. Jusqu'à ce qu'on se lasse de sa tête, ou qu'on lui troue la peau. Les bottes du contrebandier claquèrent doucement sur le sol alors qu'il étreignait une dernière fois sa petite sœur. Autant d'effusions en une journée, c'était rare, mais c'était un au-revoir qui ne se refusait pas.
Alors qu'il se reculait, elle le vit plonger sa mains dans les poches intérieures de son manteau et en sortir quelques papiers et une enveloppe.
« Faut que tu me gardes ça, je peux pas continuer à me balader avec. Et ça c'est l'argent des médocs. Normalement y a assez, sinon Sorim devra se débrouiller. -Je compléterai si besoin. »
Acquiesçant légèrement, il balança son sac sur son dos avant de marquer une pause. Se plantant devant Sylvan, il grogna d'une voix rauque :
« S'il lui arrive quelque chose... »
Bon sang, il allait pas s'y mettre aussi... Pourtant semblait-il qu'ils trouvaient enfin un terrain d'entente, car s'ils se tenaient en chiens de faïence silencieux, Mijaël finit par hocher la tête d'un air entendu.
Un air plus frais qu'à l'accoutumée s'engouffra dans le petit salon quand la fenêtre s'ouvrit en grand. Replié comme une gargouille sur son rebord, Mijaël scrutait que personne ne traînait dans les alentours. Puis sans un mot ni regard en arrière il s'élança sur le côté, s'agrippant aux pierres du mur, et entama sa descente.
Pendant une longue seconde, ou peut-être plusieurs, Ingrid regarda le rebord vide. Puis sa main de métal vint clore les vitres, coupant court à la brise fraîche, et la jeune femme alla s'appuyer contre la table près de Sylvan. Ses doigts tenaient toujours les papiers donnés par Mijaël, pliés en deux.
« Alors, c'est quoi le plan ? » | |
| | | Sylvan Karov Admin
Messages : 119
| Sujet: Re: Home sweet home 26.09.18 12:14 | |
| Alors qu’il terminait sa phrase il pouvait voir le visage d’Ingrid se décomposer. Bon d’accord il était difficile à comprendre qu’il ne proposait pas d’attaquer ce château d’assaut et que cette escapade serait un peu subtil que celles dont ils avaient l’habitude. Mijaël lui indiqua une zone contrôlé par un groupuscule apparemment organisé et fit son au revoir à sa sœur et la pris dans ses bras. Sylvan se détourna un instant et regarda la fenêtre avant que le contrebandier ne passe devant lui en lui glissant quelque mot. Apparemment le regard du mage fut une réponse suffisante et il s’éclipsa par la fenêtre. Sylvan se détourna le temps qu’Ingrid ferme la fenêtre et agrippa la carte qu’il commença à rouler sur elle même en jetant un coup d’oeil à sa droite sur les papiers qu’elle tenait en main.
« Le plan ? Si j’avais un plan ce ne serait pas amusant »
Il laissa échapper un léger rire, visiblement il avait retrouvé une certaine joie de vivre. Une fois la carte roulée il se posa contre la table, les bras croisés sur le torse. Fouillant dans sa mémoire il essayait de retrouvé ou il avait ranger ce satané carton. Cela semblait tellement loin et surtout tellement fou. Tirant une cigarette du paquet il l’allumant sans aucune cérémonie et soupira longuement. Il regarda sa collègue et exposa ce qu’il savait.
« Il se trouve que ce Dragunov était un ami de mon paternel. Il prépare une réception pour fêter je ne sais quoi et si j’ai tapé juste son fils et toute sa famille sera là. J’ai une invitation pour cette soirée. »
Son regard s’assombrissait un peu alors qu’il parlait. Il avait beaucoup à prévoir et peu de temps pour le faire. Et il fallait ajouter à cela la difficulté logistique. Y aller ne poserais pas de problème il pouvait aisément trouver un mage qui leur concocterait un portail pour s’y rendre, évitant ainsi la plupart des embûches. Le problème était de revenir, et de revenir vivant ce qui était bien plus pratique. Mieux valait oublier ce détail pour le moment. D’un ton qui se voulait le plus naturel du monde il enchaîna.
« L’invitation est pour deux. Donc tu pourras facilement m’accompagner. Une fois la bas il nous suffira de trouver Pavel, l’isoler, le faire parler et le tuer. Cela devrait être un message assez fort pour tes poursuivants. »
Pendant un instant il repensa à ce qui s’était passé il y a quelques minutes mais essaya de chasser assez rapidement cette image de son esprit. Ce n’était pas le moment de penser à ce genre de chose. Il continua de fumer tranquillement et fit perdre son regard dans le vague.
« Le seul problème est que cette soirée est dans deux jours. J’espère que tu as de quoi t’habiller je ne pense pas qu’ils acceptent les débardeurs maculé de sang là ou nous allons. »
Il sourit à nouveau et écrasa sa cigarette dans le cendrier. Il se redressa et fit craquer ses vertèbres. Les frères d'Ingrid étaient particulièrement surprenant, ils avaient récolté des informations plus qu'importantes. A présent ils avaient une chance de prendre le dessus. Il se retint de demander quoi que ce soit sur les papiers qu'elle avait récupérer. « Au moins pour une fois on ne risque pas de mourir. Du moins pas tout de suite. » | |
| | | Ingrid Koothran Admin
Age : 39 Messages : 416
Feuille de personnage Race: Humain Groupe: Guerrier
| Sujet: Re: Home sweet home 26.09.18 15:35 | |
| « Au moins pour une fois on ne risque pas de mourir. Du moins pas tout de suite. »
Quelle annonce réjouissante. Elle répondit avec un sourire ironique :
« Là tu me surprends. »
Se détachant de la table, elle s'étira un instant, puis toucha le bras du mage.
« Je suppose que tu t'occupes des préparatifs ? Y a l'air d'avoir du pain sur la planche. »
Après un signe d'assentiment, elle lui sourit en le regardant un instant. Elle l'avait déjà noté, mais il semblait en pleine forme. Une vigueur neuve se dégageait de lui, il se tenait droit et fier et ça lui allait terriblement bien. Puis elle retira sa main et se dirigea vers la cheminée éteinte.
Ça partait pas gagnant cette histoire. La jeune femme soupira en s'affalant dans un des fauteuils. Une réception de dangereux tarés blindés de pouvoirs, qu'est-ce qui pouvait mal tourner ? Autant se jeter nue dans un champ d'orties, ça irait plus vite. Et en plus il allait falloir investir dans du chiffon. Dans le fatras de fringues qui traînait au fin fond de sa chambre, elle avait au mieux une ou deux chemises plus ou moins repassées. Alors une robe...
Après un temps de réflexion, elle décida de compulser les documents de son frère. Il ne s'attendait tout de même pas à ce qu'elle les conserve aveuglément. Des papiers à son vrai nom, pas étonnant qu'il ne les veuille pas sur lui. Contrats divers, certificats douteux... Et quelque chose de plus petit, dissimulé entre deux feuilles. C'est une photo aux multiples plis, manipulée à l'usure. Frottant machinalement la bordure du papier rigide, Ingrid la fixa longuement, un sourire lointain aux bords des lèvres.
Ils étaient tous les quatre. Deux paires d'yeux sombres et deux paires d'yeux gris souriaient à l'objectif, trois tignasses noires pour le prix d'une rousse, Elle avait les cheveux plus courts, les yeux de vif-acier, la bouche fendue vers le haut par la fièvre du triomphe. Son bras était en écharpe, petit prix à payer pour sa première grande victoire. D'une part et d'autre de la guerrière rajeunie, Mijaël et Sorim avaient l'air de jumeaux dissemblables. Là où Misha semblait bouillir sous ses yeux noirs, le sourire sauvage, Sorim partageait avec sa sœur les calmes yeux gris, les lèvres étirées avec retenue. Et dressé comme un paon derrière ses trois aînés, Raùl illuminait la photo, euphorique du haut de ses quinze ans et pétillant de malice. Sa main tenait une bouteille qu'il avait piqué dans la réserve.
Au dos elle put lire l'écriture vive de sa mère malgré l'encre pâlie :
« Misha, Ignie, Sory, Oul – Été 229 »
Un été idyllique, avant que les choses commencent à péter. Dix ans plus tard, les gerçures du temps les avaient tous abîmés. Ses frères, elle, et la photo. | |
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